Les cirques échappent à la plupart des lois concernant la détention et l’exhibition des animaux. Sous prétexte que ces établissements sont itinérants, le bien-être des animaux devient accessoire. Quant à la réglementation qui les concerne, ils sont une majorité à ne pas la respecter. One Voice dénonce cet état de fait, non seulement inacceptable mais également source de danger pour les animaux et les humains. L’association demande une modification de la législation et l’interdiction de l’utilisation des animaux dans les cirques.

Itinérance et captivité

Si pour One Voice les animaux sauvages n’ont leur place que dans la nature, il est déplorable de constater que leurs conditions de détention dans les cirques sont bien loin de celles, insuffisantes, des zoos. En effet, il existe pour ces derniers une réglementation relativement stricte qui les contraint à respecter un certain nombre de normes visant à assurer un minimum de bien-être aux animaux captifs. Deux arrêtés de 1978 – en révision depuis 2001 ! – réglementent ainsi les conditions de détention des animaux non domestiques.  Il y a pour chaque espèce une taille d’enclos minimale, des aménagements et diverses mesures destinées à permettre aux animaux de souffrir le moins possible de la captivité.

Or, dans les cirques, de telles mesures ne seraient pas applicables du fait du caractère itinérant des structures. Ainsi, les lions, singes et autres animaux potentiellement dangereux sont enfermés en continu dans de petites remorques, parfois plongées dans l’obscurité, sans eau ni nourriture, quand ils auraient besoin de plusieurs dizaines de mètres carrés. Les éléphants sont entravés par des chaînes et, parfois, seuls au point d’en mourir…

Aucun parc ne serait autorisé à rester ouvert dans ces conditions. Mais ces ménageries ambulantes échappent à la loi. La réglementation est étonnamment aménagée pour leur permettre de poursuivre leur activité. L’itinérance a elle seule, leur permet de justifier le manque de confort – pour ne pas dire l’absence de tout respect – des animaux exhibés. Car qu’il soit sauvage ou domestique, qu’il soit tigre ou chat, l’animal n’est plus qu’une marionnette sous les chapiteaux…

Certificat de capacité

Bien sûr, cette activité est tout de même réglementée… Mais la majorité des cirques ne s’y soumet pas. L’itinérance favorise la fuite et les changements de noms sont aisés. Pour détenir un animal sauvage, par exemple, il est nécessaire d’être titulaire d’un certificat de capacité. Ce document, plus qu’une formalité administrative, atteste des connaissances de la personne pour l’espèce considérée et de sa capacité à s’en occuper. Or, dans la plupart des cirques, ces certificats sont manquants ou bien renvoient à une personne absente. Saisir un animal est une procédure lourde et coûteuse, impliquant non seulement une logistique importante, mais également l’existence d’un lieu d’accueil… Et malheureusement, quand un animal est saisi, il est facilement remplacé un peu plus tard.

Ménageries illégales

Les textes de loi existants stipulent que seuls peuvent être détenus dans les cirques, les animaux présentés en piste. Or, pour attirer le public, les cirques exhibent dans leurs ménageries de nombreux animaux qui ne participent pas aux spectacles, en toute illégalité. Cette infraction concerne des centaines d’animaux en France qui, si la loi était respectée, seraient saisis et retirés des établissements itinérants.

Zones de non-droit ?

Pour s’installer sur une commune, les cirques doivent au préalable obtenir l’autorisation du maire. Mais certains cirques n’hésitent pas à monter leur chapiteau pendant la nuit, de sorte qu’au matin il est trop tard pour les en chasser… Les cirques sillonnent la France et semblent se soucier bien peu de la législation. Comme leur activité dépend du département, il leur suffit d’en changer quand une action en justice est intentée contre eux auprès de la préfecture concernée. Pour qu’un terme soit mis à cette situation scandaleuse, One Voice travaille de concert avec les autorités. L’association a édité un guide expliquant la législation applicable aux cirques afin que celle-ci soit enfin respectée. Si cette réglementation ne peut qu’être jugée insuffisante, il est néanmoins indispensable qu’elle soit strictement appliquée. La sécurité des hommes et des animaux en dépend.

L’itinérance a elle seule, leur permet de justifier le manque de confort – pour ne pas dire l’absence de tout respect – des animaux exhibés.