Les éléphants sont impressionnants, ils sont majestueux et constituent, avec les fauves, les numéros d’animaux de cirque les plus spectaculaires, mais au prix de terribles souffrances.

Minuscules cages

Arrachés à leur milieu naturel, ils doivent se contenter de minuscules camions cages pour être produits tout au long de l’année sur des pistes, comme Betty et Tatcha, deux éléphantes capturées dans les années 80 au Zimbabwe, aujourd’hui pensionnaires du cirque Maximum. Enchaînées aux pattes, elles ne quittent leur camion que pour faire leur numéro.

Répercussions sur la santé

Or, ces mauvaises conditions de vie ont des répercussions sur la santé des pachydermes. En témoigne le drame qui a frappé Wurza, une éléphante du cirque Arlette Grüss. Cette éléphante d’Afrique a succombé brutalement à 25 ans d’une cardiomyopathie. Cette maladie du muscle cardiaque est courante chez les éléphants détenus en captivité. En 1999, un cirque Zavatta avait perdu son éléphant de la même façon.

Espérance de vie réduite

L’espérance de vie des pachydermes dans la nature est d’environ 60 ans, or les éléphants détenus dans des lieux confinés ne dépassent que très rarement la trentaine d’années. Une étude récente de la RSPCA révèle que les problèmes cardiaques sont la principale cause de mortalité de ces éléphants arrachés à leur milieu naturel. Cette pathologie est due à une alimentation trop riche, à un manque d’exercice et au stress. Or, l’éléphant est un animal nomade qui parcourt en harde plusieurs kilomètres par jour.

Lésions internes

Dans le cirque Arlette Grüss, Wurza n’avait ni la possibilité de se mouvoir, ni même de prendre des bains de poussière ou de boue, comme c’est si souvent le cas dans la nature. Wurza n’avait pour compagne que Sandra une autre éléphante d’âge identique rendant donc impossible toute constitution d’un groupe social, ce qui est pourtant indispensable aux éléphants.
Cette dénaturation est accentuée par un dressage qui impose à ces mastodontes la soumission. Constamment, sous la pression d’une pique, les éléphants n’ont d’autre choix que de se plier à la volonté du dresseur quitte à exécuter des numéros pouvant leur causer des lésions internes (position sur 2 pattes, position assise…).

À l’étranger aussi

Aux Etats-Unis, l’association Peta, a suivi une éléphante nommée Queen. Celle-ci est morte en l’an 2000, âgée de 32 ans.

Attachée à un poteau

Queen a été capturée, à l’âge de deux ans, après que son groupe ait été tué, en Thaïlande. Aussitôt, son « apprentissage » a commencé. Cela consistait à rationner son eau et sa nourriture afin de s’assurer de sa soumission. Attachée à un poteau, elle ne pouvait ni se défendre, ni se protéger des coups, ni chercher à manger. Lorsqu’elle a cessé de se débattre, elle a été vendue, puis transportée aux Etats-Unis.

Des coups à longueur de temps

Là, son dresseur la battait au bâton et la fouettait là où sa peau est la plus sensible : autour des yeux, derrière les oreilles et au dos de ses pattes arrières. La peau fissurée, Queen agitait sa tête tout en hurlant de douleur à chaque coup reçu. Mais cela lui valait plus de coups encore.
Même si Queen apprenait de plus en plus de tours, les coups ne cessaient jamais. Dès que son dresseur approchait, elle se raidissait. C’est seulement une fois seule que Queen pouvait quelque peu se détendre, du moins, autant que les fers et les chaînes qui l’entravaient, le lui permettaient.

Spectacles dangereux

Les éléphants voyageaient à travers les USA à bord de camions sans chauffage ni climatisation. La température pouvait atteindre 45° et plus en été, et descendre en dessous de zéro en hiver. Les éléphants préfèrent un climat chaud, mais ont besoin avant tout d’avoir un constant accès à un point d’eau. Il n’y avait ni nourriture, ni eau dans les camions.
Les représentations avaient elles aussi leur lot de danger. Pendant un spectacle, un éléphant qui se balançait sur un cône a perdu soudain l’équilibre et chuté lourdement. Sa vessie écrasée dans la chute, l’éléphant meneur de la troupe venait de perdre la vie. Un soir d’hiver particulièrement froid, alors que le cirque arrivait à New York après un long et pénible voyage, les membres du cirque l’ont trouvée morte. Queen n’avait pas survécu à ces longues années ponctuées de coups et de privations de toutes sortes.