Le 19 juin 2006, un homme a été piétiné par un éléphant. Accident prévisible, qui vient s’ajouter à une liste déjà longue. Pourtant les autorités persistent à ne pas réagir.

Un triste accident…

Au cours de l’après-midi du 19 juin, dans le Vaucluse, un homme d’une cinquantaine d’années, proche des circassiens, a été piétiné par un éléphant d’Asie. L’éléphant lui a écrasé la cage thoracique, volontairement ou non, cela restera un mystère. L’homme avait pénétré dans l’enclos électrifié, sans raison connue.

Des accidents en chaîne

Les accidents causés par les éléphants des cirques sont tristement récurrents. On se souvient d’avril 1964, à Béziers, quand 3 éléphants du cirque Amar avaient paniqué et causé la mort d’un enfant de 4 ans, mais aussi d’avril 1996, à Carpentras, quand un éléphant avait tué son dresseur en le projetant contre un mur avec sa trompe. On se souvient aussi de novembre 2000, à Lyon, où 5 éléphants effrayés par le klaxon d’une voiture avaient causé des accidents, et bien sûr, de septembre 2001, quand le metteur en scène Claude Santelli a été tué par l’éléphante du cirque Alexis Grüss. Et combien d’autres accidents passés sous silence ?

Des raisons évidentes

Tant d’accidents qui auraient pu être évités ! Car leur raison est évidente… Les éléphants n’ont pas leur place dans les cirques. Indépendamment de l’aspect éthique (pourtant à lui seul suffisant), les cirques ne permettent de garantir la sécurité de leur public, de leur personnel, et de leurs animaux. Les normes de sécurité, obligatoires dans un parc zoologique et y faisant l’objet de nombreux contrôles, ne sont pas respectées par les circassiens. Mais cela n’a rien d’étonnant ! Comment un établissement mobile pourrait-il mettre en place des enclos à la fois amovibles, résistants à la puissance et à l’intelligence de l’éléphant, et dont les barrières sont également infranchissables par les humains ? N’oublions pas que, dans la nature, des barrières électriques n’ont jamais arrêté un troupeau d’éléphants…

L’éléphant malheureux

Ces accidents rompent avec l’image traditionnelle de l’éléphant, en général considéré comme une « grosse bête » peu intelligente, et surtout soumise à l’homme… Cette caricature résulte sans nul doute du travail de désinformation mené par les cirques. A faire réaliser des numéros contre nature aux animaux, à les déguiser, à les obliger à passer pour des clowns, on influe sur les représentations humaines de l’animal, qui y perd toute dignité. Le cirque ne déforme pas la vérité. Il en invente une autre. L’éléphant est un animal extrêmement intelligent, sociable, dont la mémoire n’est pas un mythe. Mais le pendant de cette intelligence est une sensibilité exacerbée, et en captivité, à fortiori dans un cirque, l’éléphant est malheureux.

En prison

Dans la nature, les troupeaux d’éléphants sauvages peuvent parcourir des kilomètres pour trouver eau ou nourriture. Ils communiquent entre eux, même sur de longues distances, et multiplient les contacts. Ils aiment se baigner et prennent des bains de boue et de poussière pour protéger leur peau. Dans les cirques, on les force à rester immobiles toute la journée, en dehors de leur numéro, et ce quart d’heure d’activité consiste à réaliser des mouvements douloureux dans un contexte stressant…. Certains doivent vivre seuls, enchaînés. Et jamais aucun ne peut se baigner. On ne peut pas s’étonner que, dans de telles conditions, ils développent des troubles du comportement, que le zoologue, spécialiste des éléphants, Fred Kurt n’hésite pas à comparer à la folie humaine… Comment, alors, blâmer ceux qui perdent pied ? Ceux qui, dans un ultime effort de rébellion, tentent de briser ces chaînes qui les retiennent ? Il y a ceux, comme Tatcha, qui se laissent mourir, et d’autres qui, eux, se mettent en colère… Mais le message est toujours le même : assez de persécution !

Quand la France comprendra…

Combien d’autres accidents seront encore nécessaires pour que la France comprenne que l’éléphant n’a pas sa place dans les cirques ? L’Autriche, la Finlande, le Brésil ou le Costa Rica ont déjà interdit leur présence dans les établissements itinérants. Le problème est pourtant double : non seulement ces établissements ne peuvent pas garantir des conditions de vies décentes à cette espèce, mais elle ne peux pas non plus garantir la sécurité du public !

Ce que vous pouvez faire

Commandez, signez, et faites circuler notre pétition pour une interdiction européenne de la présence des animaux dans les cirques.