Mme Nelly Olin  a annoncé  la modification de la législation concernant les animaux dans les spectacles itinérants visant à interdire les hippopotames, rhinocéros et girafes dans les cirques. Pourquoi interdire seulement ces trois espèces ? Serait-ce parce qu’elles sont presque totalement absentes des cirques ? Le dernier rhinocéros a disparu en 2006, par conséquent, sur plus de 1200 animaux détenus dans les cirques, seuls 8 hippopotames et 3 girafes bénéficieraient de la révision d’une législation datant de presque 30 ans.

One Voice travaille depuis 4 ans  pour que soit modifié l’arrêté de 1978 estimé largement insuffisant et une délégation a été reçue au Ministère de l’écologie à maintes reprises.
Notre message est clair : oui au cirque sans animaux ! Cela existe déjà et les itinérants ne font pas moins de recettes. Peut-être même pourrions-nous dire au contraire  car les spectateurs sont de plus en plus nombreux à ne pas apprécier la performance d’un éléphant qui fait le beau, ou d’un fauve qui saute à travers un  cerceau en feu, pour ne citer que ces exemples en soulignant cependant que les fauves ne sont pas cités dans la déclaration ministérielle, sans doute faite un peu trop hâtivement, au bout de 4 ans.

Si tous ces numéros de cirques faits avec des animaux relèvent d’une discutable performance, ces performances sont réalisées en vue de quoi ?
La domination de la nature sauvage réduite à l’état d’esclave. Et ce n’est peut-être pas un hasard si les circassiens parlent de la condition de leurs animaux en termes de « détention ».
La toute puissance de l’humain sur toute vie ? Voyons clairement ce que cette toute puissance produit et où elle nous conduit. Trafics, massacres, disparition des espèces.

Bien sûr désormais, l’achat d’animaux sauvages est réglementé  hors territoire, les zoos ont évolué considérablement et ne vendront plus jamais un éléphant à un cirque. Nous pourrions donc attendre que les derniers  « détenus » meurent tout simplement.

Cette position ne serait en aucun cas dans la ligne éthique que nous défendons.
La souffrance qu’impose le dressage à l’animal, à contrario de sa nature n’est pas plus supportable qu’acceptable. Il en est de même pour sa condition de « détenu »  et inutile rêver, cette condition et son rapport à l’humain, n’a pas grand chose à voir avec  le film  « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ».  Il y a une marge entre le fouet et la parole, l’amour qui aliène et l’amour qui rapproche avec patience sans rien casser, sans violence et qui respecte  les différences.
Pour qui aime les animaux, cela est limpide. Tout être qui respecte l’animal dans ce qu’il est, se respecte soi-même et respecte son prochain .
Ne sommes-nous pas nous-mêmes une espèce animale ?