Faire cesser des actes d’une « cruauté inutile »
Evo Morales, le président de la Bolivie, vient de signer la loi que les députés boliviens ont adoptée, le 13 mai 2009, interdisant l’utilisation des animaux domestiques et sauvages dans les cirques, jugeant qu’il s’agit d’un « acte d’une cruauté inutile ». Cette décision a été prise à l’unanimité par les députés pour mettre fin aux maltraitances subies par les animaux pendant leur dressage et à celles liées à leurs conditions de captivité. La loi devrait être publiée en juillet. La Bolivie est le premier pays au monde à interdire tous les animaux dans les spectacles de cirque.
Les cirques ont un an pour s’adapter à la nouvelle législation. Ceux qui ne la respecteront pas verront leurs animaux confisqués et subiront des sanctions. Le gouvernement bolivien a déclaré vouloir être un exemple en Amérique du Sud.
En interdisant l’exploitation de tous les animaux dans les cirques, la Bolivie rejoint la position du Brésil et va plus loin que l’Autriche, pays européen phare dans ce domaine, qui a interdit en 2005 l’utilisation des animaux sauvages dans les spectacles de cirque, à l’exception des lions et des tigres. Les animaux d’espèces domestiques peuvent toujours être détenus par les circassiens.
Aucune espèce interdite dans les cirques en France
Alors que la France autorise toujours la détention et l’exploitation des animaux sauvages et domestiques dans les cirques, des pays ont déjà décidé de limiter les mauvais traitements infligés aux animaux dans ces spectacles. En Belgique, seuls les animaux nés en captivité peuvent être détenus par les circassiens. Des normes strictes ont été définies concernant leur détention, notamment les dimensions de leurs cages. One Voice souligne que l’application de ces normes a chassé plusieurs cirques de Belgique, qui ont trouvé refuge en France…
Des réglementations restrictives dans certains pays
Les pays du nord de l’Europe ont légiféré sur ce problème depuis des années. Le Danemark interdit depuis 1991 la détention d’animaux sauvages dans les cirques, à l’exception des chameaux, des lamas et des éléphants d’Asie. La Finlande interdit les animaux sauvages, excepté les otaries. Depuis 1988, la Suède interdit les carnivores sauvages, les pinnipèdes sauf les otaries, les crocodiles, les kangourous, les girafes, les rhinocéros, les hippopotames, les cervidés sauf les rennes, les autruches, les émeus, les nandous et les rapaces. La Norvège interdit l’exploitation des félins sauvages, des ours et de tous les animaux sauvages capturés dans la nature.
Des pays hors de l’Union européenne ont également pris des mesures pour limiter la souffrance des animaux dans les cirques. Israël ne délivre plus d’agréments pour la détention d’animaux sauvages. L’Inde a interdit les spectacles faisant intervenir des tigres, des panthères, des lions, des singes et des ours. Singapour et le Costa Rica ont interdit l’utilisation d’animaux sauvages dans tous les spectacles itinérants.
Pour l’interdiction de tous les animaux dans les spectacles
En France, l’arrêté sur les spectacles itinérants est en cours de révision et devrait bientôt être publié au Journal officiel. One Voice espère que le ministère de l’Ecologie s’inspirera des mesures prises par les pays cités ci-dessus et demande l’interdiction totale d’utiliser des animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques, dans les spectacles.
En attendant cette nécessaire évolution éthique, One Voice demande que les lois existantes soient appliquées. Les personnes ne possédant pas le certificat de capacité pour la détention de certaines espèces ne devraient plus en être propriétaires. Leurs animaux devraient être saisis et placés dans des structures adaptées, de même que ceux n’étant pas exhibés lors des spectacles (alors que la législation l’exige). Pour les animaux manifestement maltraités : cages exiguës, manque d’eau pour les espèces aquatiques (otaries, hippopotames), mouvements stéréotypiques traduisant une souffrance, des solutions doivent également être trouvées dès à présent.
Vous pouvez aider concrètement les animaux en choisissant des spectacles qui ne les exploitent pas et en refusant d’assister à toutes exhibitions d’animaux, terrestres ou marins.