One Voice salue la décision du gouvernement indien qui a annoncé qu’à partir de la fin 2009, plus aucun éléphant ne serait détenu dans les cirques et les zoos du pays. Les 140 pachydermes vivant actuellement dans ces structures vont être déplacés dans des sanctuaires où ils pourront retrouver espace et opportunités de vie sociale. Une initiative qui prend enfin compte de la souffrance occasionnée par la captivité et que de nombreux autres pays devraient suivre.

L’éléphant, l’un des animaux dont la vie sociale est la plus riche et complexe

La vie des éléphants repose sur la cellule famille et sur les liens sociaux tissés entre les individus. Les éléphants d’Asie comme les deux espèces d’éléphants africains vivent en groupes matriarcaux. Ces groupes se composent de 6 à 7 femelles adultes accompagnés de leurs jeunes. A la tête du groupe, la doyenne. C’est elle qui prendra les décisions pour le groupe et détiendra la mémoire des chemins migratoires, des localisations des points d’eau… A l’adolescence, les jeunes mâles quittent le groupe et rejoignent un groupe de mâles célibataires qui entretiendra sans cesse des liens avec les groupes de femelles.

La famille, clé de voûte de la société éléphant

Les liens sociaux entre éléphants sont très forts et durent toute une vie. Au sein du groupe familial, les femelles vont s’entraider, faire du babysitting, protéger les éléphanteaux du groupe d’éventuels dangers et la force de ces liens se dévoile de manière extrêmement troublante lorsqu’un des individus du groupe vient à décéder. Les éléphants vont rester de longs moments autour de la dépouille et la toucher délicatement de leur trompe. De plus, une famille va entretenir des liens avec des groupes voisins. La captivité ne peut en aucun cas recréer cette structure sociale si complexe. Dans le meilleur des cas, les éléphants captifs vont vivre au sein d’enclos avec 5 ou 6 autres individus (adultes et jeunes compris), mais peuvent aussi parfois dans des cas extrêmes se trouver isolés dans des cages exiguës. La structure sociale comprenant le groupe matriarcal et les groupes voisins (de femelles mais aussi de mâles célibataires) est difficilement transposable à la captivité pour des raisons évidentes d’espace notamment. Il est quasiment impossible pour des structures tels que les zoos ou les cirques d’accueillir un groupe tel qu’il pourrait être en milieu sauvage.

Les éléphants, de grands nomades

De plus, les éléphants vivent au sein d’immenses territoires. Ils peuvent parcourir quotidiennement plus de 10 km afin de trouver des ressources de nourriture ou d’eau. Au sein de leur vaste domaine vital, chaque lignée familiale possède des chemins et itinéraires propres, hérités de leurs ancêtres et, régulièrement, on assiste à des regroupements de familles pour de grands déplacements aux allures migratoires. Priver les éléphants de cette mobilité et de ces pérégrinations va entraîner un profond ennui pouvant mener à des comportement stéréotypées et divers troubles psychologiques, accompagnés de nombreux comportements anormaux.

La captivité est incompatible avec leur mode de vie et leur bien-être

Un animal sauvage aussi imposant et intelligent que l’éléphant, dont les besoins en terme d’espace et de liens sociaux sont si grands et cruciaux ne peut être détenu dans des structures telles que les cirques ou les zoos. D’une part pour des raisons financières car les sommes qu’il faudrait engager afin d’offrir aux pachydermes des enclos suffisamment vastes pour remplir leurs besoins les plus élémentaires en terme comportementaux seraient bien trop énormes. Deuxièmement, la structure familiale est souvent éclatée pour diverses raisons de transferts et de vente d’individus à d’autres structures. Or, toute la société éléphantesque repose sur des liens trans-générationnels qui ne peuvent exister dans leur globalité dans les cirques et les zoos. Détenir un éléphant en captivité, c’est donc bafouer son mode de vie, ne pas prendre en compte ses besoins et le mettre en danger. C’est pourquoi One Voice se bat pour interdire l’utilisation et l’exploitation des animaux tels que les éléphants dans les cirques mais aussi la détention des éléphants dans les parcs zoologiques. La fin de l’esclavage des éléphants en Inde et l’interdiction d’exploiter des animaux sauvages dans les cirques par le Portugal ou la Bolivie doivent aujourd’hui servir d’exemple pour que cesse enfin la souffrance de ces majestueux pachydermes.