Maomie est une magnifique tigresse. Mais à 10 ans, elle n’a connu que la captivité et le dur travail ridiculisant d’animal de cirque. Aujourd’hui, grâce à One Voice, elle va pouvoir découvrir ce qu’est une (presque) véritable vie de tigre. Sans travail obligatoire, sans cage, en semi-liberté…

La libération

Le 10 mars 2006, Maomie a été libérée. La gendarmerie a pu procéder à sa saisie, en présence de One Voice, de l’ONCFS, et d’un vétérinaire. Elle n’aura plus à s’exhiber sur scène, en compagnie des lions, pour mériter une maigre pitance et une cage étriquée. Le cirque qui la détenait va la laisser partir, sans discuter.

Le transfert

C’est un vétérinaire qui a anesthésié Maomie. Elle a ensuite été placée dans une cage de transport et transférée vers un sanctuaire. Là, elle a passé la nuit dans une remorque chauffée, pour un réveil en douceur… Et le lendemain matin, elle a découvert le parc où elle finira sa vie en semi-liberté, et en compagnie d’une autre tigresse.

Une espèce en danger

Maomie appartient à l’espèce Neofelis tigris, plus communément appelée tigre. Classée en annexe 1 de la CITES, c’est une espèce intégralement protégée, car en danger extrême de disparition. Il ne resterait que 500 tigres en liberté en Inde… One Voice a proposé l’interdiction de la présence dans les cirques des animaux en annexe I de la CITES. Ils font l’objet d’un Plan d’Elevage Européen, visant notamment à contrôler les reproductions, pour le maintien d’une diversité génétique maximale. Mais non seulement les cirques ne participent pas aux EEP, mais ils font des croisements hybrides, tels qu’entre lions et tigres !

Des besoins impossibles à satisfaire en captivité

Comme de nombreuses autres espèces, les caractéristiques biologiques et comportementales du tigre, rendent difficile en captivité et impossible dans un cirque, la satisfaction de ses besoins primordiaux en matière de bien être.

On peut notamment rappeler que le tigre est un animal solitaire, qui, dans la nature, est constamment en mouvement. Les mâles ont un territoire pouvant atteindre 180 km², les femelles 60 km²… Ils ont besoin d’arbres à escalader et pour user leurs griffes, mais aussi d’éléments leur permettant de se soustraire au regard…

Aucun effort d’éducation

La mise en scène des espèces dans un cirque est totalement anti-pédagogique. Au lieu d’apprendre aux enfants le respect, on tourne en ridicule de pauvres individus apeurés, dont même les comportements sont anti-naturels. On exaspère les lions et les tigres pour qu’ils rugissent, on les pousse à sauter dans des cerceaux en feu, alors même que le feu est pour eux un cauchemar… Mais c’est le dompteur, fouet et bâton en main, dont le « courage » sera loué… Et les enfants n’auront rien appris, ni du mode de vie, ni même de l’origine des animaux, qui, présentés ensemble, viennent pourtant de continents différents !

L’espoir

Maomie ne doit pas être la seule tigresse sauvée d’une des pires formes de captivité qui soit. Il est inacceptable, d’un point de vue éthique et moral, qu’un individu subisse un tel esclavage. Et bien que cet argument se suffise à lui-même, il est également inacceptable de laisser une espèce extrêmement menacée, et faisant l’objet de plans de conservation à l’échelle internationale, être le jouet d’humains irresponsables. One Voice a proposé l’interdiction de la présence dans les cirques des animaux en annexe I de la CITES, comme les éléphants et les tigres. Pourtant leur commerce continue. La mobilisation des autorités dans cette affaire prouve que depuis le sauvetage de l’éléphante Vicky, la problématique des animaux en voie de disparition est prise en compte. Mais c’est un tout petit début… Le combat continue.