Le tribunal correctionnel de Melun (77) a confirmé, le 23 février, la confiscation de l’éléphante Vicky, saisie par les autorités au cirque Willie Zavatta, le 21 janvier, grâce au travail de One Voice. Le directeur du cirque a été condamné à payer 1000 euros d’amende pour défaut de certificat de capacité, document légal l’autorisant à détenir des éléphants. Sa remorque devra toutefois lui être restituée.

Solidarité et sensiblerie des circassiens

De nombreux circassiens ont assisté au procès qui opposait One Voice au directeur du cirque Willie Zavatta, dont les Althoff, propriétaires de l’éléphante d’Asie Vicky, et le dresseur allemand Joye Gartner, qui exploitait les éléphantes d’Althoff en France. La solidarité des circassiens témoigne de leur crainte de voir enfin la loi s’appliquer à leur activité : pour la première fois en France, une éléphante détenue illégalement par un cirque a été saisie.

Le procès reposait en effet sur l’absence de documents légaux permettant de détenir un éléphant et non sur les mauvais traitements dont Vicky est pourtant victime depuis de longues années, confirmés par des certificats vétérinaires. Aux arguments objectifs de One Voice, l’avocat des circassiens a opposé des faits risibles, témoignant d’une sensiblerie déplacée : « l’éléphante tremblait quand elle a su où on l’emmenait »… A aucun moment les circassiens n’ont remis en question leur activité d’un autre âge. Ils ne semblent pas comprendre que la détention d’animaux sauvages dans les cirques, de moins en moins admise par la société, est vouée à disparaître, comme ce fut le cas des zoos humains. Leur avocat a souligné la difficulté d’obtenir un certificat de capacité pour des personnes souffrant parfois d’illettrisme…

Des éléphantes en danger

Si Vicky vit maintenant dans un zoo agréé par le plan d’élevage européen des éléphants d’Asie, d’autres éléphantes sont toujours en danger dans les cirques. Joye Gartner exploite encore trois éléphantes d’Asie en mauvaise santé. Tatcha, éléphante d’Afrique capturée au Zimbabwe et détenue par le cirque Maximum, est en train de mourir dans des conditions de détention sordides. Son dresseur possède les documents nécessaires ; il peut donc continuer à déplacer un animal mourant. Selon des témoins, cette éléphante présente de multiples lésions et des mouvements stéréotypés. Ses défenses se sont cassées à la suite de chutes répétées – elle est cardiaque et ne tient plus sur ses jambes. One Voice suit cette affaire de près. Dans un autre cirque, l’éléphante Samba, battue, était obligée de mimer sa propre mort en spectacle. Les exemples ne manquent pas et concernent de nombreuses espèces animales.